Un parallèle véritablement effrayant.
D'un côté, l'équipe, solidaire, prête à aller au combat pour remporter cette finale de la Coupe des Confédérations contre l'Espagne. De l'autre, des manifestants prêts à tout pour empêcher le match de se jouer, criant leur colère -entre autre- contre les 11 milliards dépensés par l'Etat brésilien pour la Coupe du Monde qui aura lieu là-bas dans un an, se heurtant à la police, avant d'être dispersés par les forces de police présentes sur place.
«Le Brésil s’est réveillé avec les manifestations et la sélection s’est réveillée avec lui !», disait Ronaldo, le célèbre double Ballon d'Or brésilien (1997 et 2002).
Oui, l'équipe s'est réveillée. Ce n'était pourtant pas un Brésil flamboyant que l'on voyait évoluer sur le terrain depuis quelques années. Des individualités dotées d'un talent incommensurable, mais un collectif peu efficace. Qui ne se rappelle pas de la terrible attaque alignée par l'équipe brésilienne contre la France en Quarts de Finale de la Coupe du Monde 2006 ? Ce trio Kaka-Ronaldinho-Ronaldo : fabuleux, et pourtant... Pourtant le Brésil n'était pas flamboyant, ils sont d'ailleurs descendus jusqu'à la 22ème place au classement Fifa !
Mais aujourd'hui, on a comme l'impression qu'une nouvelle ère est née pour la Seleçao, entrainée par F.Scolari : les Neymar, Thiago Silva, Oscar et autres ont pris place. Ce Brésil là gagne 3-0 contre la France, 4-2 contre l'Italie, et 3-0 contre l'Espagne, dimanche. Pourtant, l'Espagne est Championne du Monde et d'Europe en titre. Le jeu de la « Roja » faisait rêver n'importe qui il y a encore peu de temps. L'Espagne serait-elle en train de quitter le devant de la scène, de sombrer, tout comme l'a fait le FC Barcelone en demi-finale de la Ligue des Champions contre le Bayern Munich ? Pour pardonner à l'équipe de Vicente del Bosque, on dit que des joueurs tels que Ramos (qui a d'ailleurs loupé un -autre- pénalty), Xavi, Iniesta étaient plus que fatigués de leur longue saison avec leur club, mais est-ce une raison pour s'incliner ainsi en finale ?
Le Brésil, lui, s'est montrée direct, explosif, vif, technique, agressif, solidaire. Tout ce qu'il fallait pour gagner. A tous les niveaux, on a l'impression que la Seleçao était supérieure. En défense, la paire Thiago Silva et David Luiz est complémentaire et fait son boulot correctement. Les défenseurs latéraux sont de plus en plus rigoureux défensivement et apportent énormément offensivement, à l'image de Marcelo (Real Madrid), qui vient souvent participer au jeu avec ses milieux de terrain, tout comme le faisait si bien le très bon Roberto Carlos. Les deux milieux défensifs allient technique et agressivité, et même si ce ne sont pas les meilleurs au monde à leur poste, ils récupèrent et relancent avec justesse de nombreux ballons. Les trois attaquants sont rapides et efficaces, d'ailleurs, Fred, 30 ans, passé par le club français de Lyon, a inscrit 5 buts dans la compétition (NdlR : deux contre l'Espagne en finale) ! Et puis il est impossible de parler de cette équipe brésilienne sans parler de Neymar. Acheté il y a peu par le FC Barcelone, futur coéquipier de Léo Messi, il est souvent considéré comme un joueur surcoté. Je pense qu'il a prouvé le contraire. En 5 matchs disputés lors de cette Coupe des Confédérations, la jeune star brésilienne a inscrit 4 buts, a fait 3 passes décisives, et a été 4 fois Homme du match. D'ailleurs, il a été élu meilleur joueur du tournoi. A mon avis, c'est mérité. Outre les buts et les passes décisives, il a su faire le spectacle, se mettre au service de son équipe quand il le fallait, tout ça sans céder à la pression. Mais ne parlons pas trop vite non plus, attendons de le voir évoluer sur les pelouses européennes !
Bref, nous avons vu évoluer une belle équipe brésilienne au stade Maracana, qui a su dominer une équipe d'Espagne essouflée. Et à moins d'un an de la Coupe du Monde 2014, cette Coupe des Confédérations n'a fait que renforcer notre attente !